Taper pour chercher

Venise : 6 pavillons nationaux qu’il ne faut pas manquer

Partager

À la biennale de Venise, chaque nation se dispute le Lion d’or du meilleur pavillon. Cette année, c’est finalement l’Australie qui repart avec la précieuse distinction. il n’empêche, certaines propositions, pointues, méritent assurément le détour. Petite sélection des pavillons qui nous ont marqués. 

Vue du pavillon de l'Arabie Saoudite. Courtesy de La Biennale de Venise.

Pavillon de l’Arabie Saoudite

Porté par Manal AlDowayan, le pavillon saoudien questionne et confronte les préjugés véhiculés autour des femmes saoudiennes avec les aspirations de celles-ci. « Shifting Sands : A Battle Song » leur donne voix au chapitre à travers une installation reprenant la forme d’une rose du désert. Sur les pétales sont imprimées les attentes et les espoirs de ces femmes que l’artiste a interrogé lors de workshops. Une bande sonore composée de leur voix et des vibrations du désert vient emplir l’espace.

Vue du pavillon de la France. Courtesy de La Biennale de Venise.

Pavillon de la France 

Le pavillon français est une réussite. Le plasticien d’origine martiniquaise, Julien Creuzet, arrive à créer un pavillon immersif qui réalise ce rêve d’œuvre totale en une symphonie d’ex-votos, d’installations en lambeaux, de vidéos, le tout accompagné d’une bande son dans laquelle des chants féminins se mêlent à la voix de l’artiste, également poète. Creuzet y met en scène des êtres hybrides tout droit sortis d’une mythologie subaquatique toute personnelle. Il y a ici quelque chose de très cosmogonique. Une proposition enveloppante qui enchante.

Vue du pavillon du Nigéria. Courtesy de La Biennale de Venise.

Pavillon du Nigéria

Un pavillon de combat, c’est sans doute ce qui qualifie le mieux la proposition nigériane. Y sont abordées des questions décoloniales à travers la puissante installation de Yinka Shonibare qui interroge le statut des objets d’art africains spoliés pendant la colonisation. Sous forme de temple, « Monument to the Restitution of the Mind and Soul » semble restituer la dimension spirituelle de ces artefacts. Mais ce pavillon se réfère également à l’actualité, notamment aux violences policières perpétrées lors du mouvement social END SARS qui a secoué le pays en 2020. Saisissante, l’installation Blackwood: A Living Archive de Ndidi Dike est constituée de matraques sur lesquelles sont étiquetés les noms ainsi que les dates de naissance et de décès des jeunes nigérians ayant subi ces violences. L’artiste rattache son travail au mouvement #blacklivesmatter.

Vue du pavillon du Royaume-Uni. Courtesy de La Biennale de Venise.

Pavillon de la Grande Bretagne

Difficile de décrire le pavillon imaginé par l’artiste britannique d’origine ghanéenne John Akomfrah, tant il s’expérimente plus qu’il ne se raconte. C’est à la méditation que nous incite ce pavillon anglais. Akomfrah nous invite à l’écoute des éléments les plus discrets de la nature – comme le vent ou la pluie – qu’il rapproche des voix silencieuses des minorités noires invisibilisées. Cette analogie très réussie, aussi bien dans l’image que dans le travail sonore, évite toute tentation de démonstration bavarde. Très prenant.

Vue du pavillon de l'Égypte. Courtesy de La Biennale de Venise.

Pavillon de l’Égypte

Plus qu’avec ses installations trop énigmatiques, Wael Shawky réussit un coup de force grâce à la vidéo « Drama 1882 ». Sous forme de comédie musicale, celle-ci revient sur la Révolution Urabi menée entre 1879 et 1882 par le colonel Ahmed ʻUrabi qui s’oppose à l’Empire Ottoman et à l’influence grandissante des puissances étrangères en Égypte. Un moment clé dans l’histoire du pays qui se soldera par l’occupation britannique. Shawky aborde un évènement fait d’intrigues et de tractations entre Ottomans et Britanniques avec, en arrière plan, l’image d’une ville, Alexandrie, très cosmopolite. Shawky réussit à restituer toutes les complexités de l’Histoire de façon presque ludique. C’est définitivement enthousiasmant.

L'artiste Terfaye Urgessa représente l'Éthiopie. Courtesy de l'artiste.

Pavillon de l’Éthiopie

Né en 1983, Tesfaye Urgessa représente l’Éthiopie pour sa première participation nationale à la biennale de Venise. On y retrouve de la très belle peinture mâtinée de plusieurs influences comme le néo-expressionnisme allemand ou l’École de Londres dont se revendique ouvertement le peintre. Dans ces grandes compositions, Urgessa s’intéresse à l’iconographie traditionnelle éthiopienne qu’il transcende. Le pavillon éthiopien expose un aperçu de son travail réalisé ces 10 dernières années, depuis sa période allemande jusqu’à son retour au pays natal, partageant ainsi son expérience de déplacement entre deux cultures.

La rédaction

Biennale de Venise, jusqu’au 24 novembre 2024, Venise.
Tags:
x
seisme maroc

La rédaction de diptyk se joint aux nombreuses voix endolories pour présenter toutes ses condoléances aux familles des victimes du séisme qui a frappé notre pays.

Nos pensées les accompagnent dans cette terrible épreuve.

Comme tout geste compte, voici une sélection d'associations ou d'initiatives auxquelles vous pouvez apporter votre soutien :